Qui est Aliette Abraham ?

Aider la personne Enfant du milieu, Aliette a trois sœurs et un frère unique. Mariée et mère de deux grands enfants, une fille et un garçon.

SES RACINES

Le père,…un fonctionnaire, qui accordait une importance capitale à l’école et aux études. Un homme « tout simple », dicté principalement par ses chères valeurs, à savoir : - « un monde de justice, où chaque homme vit, réellement, la droiture et le patriotisme », - « la vie est un éternel apprentissage, l’homme ne cesse d’apprendre», - « ne jamais regretter, ça n’aide pas à avancer » Un père qui a sa manière de s’affirmer, mais qui jamais impose. Peu de temps disponible comme tous les papas, mais qui a toujours respecté les décisions de chacun de ses cinq enfants (la pratique religieuse, le choix dans les études et carrières, le ou la partenaire de vie pour fonder une famille, le système d’éducation des enfants,…) II a toujours considéré ses gendres, comme ses propres enfants ! il lui arrive de se permettre trop !

La mère…
, femme au foyer, qui a réussi avec beaucoup de finesse, à concilier deux extrêmes. D’une part, la douceur du cœur traduite par, - son sourire qui accueille chacun de ses enfants après l’école, - son écoute empathique, - sa disponibilité étoffée d’une patience exceptionnelle à accompagner ses enfants. Elle est exemplaire dans les relations humaines, le respect des autres, des voisins, des membres de la famille, elle évite tout conflit jusqu’au point de se soumettre ! Et d’autre part, particulièrement en famille, la force d’esprit à travers son extrême rigueur, dans tous les aspects de la vie quotidienne, le suivi des devoirs et des leçons de chacun de ses cinq enfants, « les enfants n’ont pas droit à l’erreur ! », elle élève le ton facilement ! La discipline, l’ordre et la propreté, l’humilité et la modestie, constituent en quelque sorte, ses valeurs personnelles.
 
Les activités des parents, à partir des années 60 ont beaucoup marqué Aliette. Membres fondateurs de l’association FTK (Fivondronan’ny Tokantrano Kristianina, traduit littéralement par Union des Familles Chrétiennes), les parents accueillent les membres à la maison pour se réunir en fin de journée, après les heures de travail. L’association regroupe des familles et non des individus. Aussi, dans l’année, régulièrement toutes les familles membres se rencontrent pour une journée, ou une fin de semaine, pour que les parents se concertent, tandis que les enfants sont ensemble de leur côté pour organiser des discussions et échanges ou des jeux collectifs. Et les repas étaient les moments les plus agréables évidemment, avec toutes les familles au grand complet ! Ou ça se passait au Cénacle Ambohipo, ou à Amparibe, ou bien chez les jésuites à Androhibe, ou… hors de la capitale (Arivonimamo, Antsirabe, Tsiroanomandidy,…) Et c’est de cette association FTK, qu’est née le CPM ou Centre de Préparation au Mariage, les parents visitaient les paroisses de la capitale pour aider les jeunes couples dans leur préparation à la vie familiale. Et plus tard, le CPM est devenu la FIFAKRI, qui existe bien encore actuellement, bien connu dans le monde catholique.

Les années 70, 80 et 90, la mère, une femme d’écoute et de dialogue, s’est engagée dans la « politique ». Ayant été élue pour plusieurs mandats successifs au poste de Président de « Fokontany », une structure administrative locale de base à Madagascar.
Cette ambiance a, en grande partie, forgé la personnalité de Aliette.

SA JEUNESSE

A l’âge de 12 ans, elle partagea à ses parents le métier qu’elle aurait bien voulu exercer, être sage femme ? pourquoi demande le père ? pour aider la femme à donner vie !

Parlant à peine à la maison, elle observe plutôt et enregistre quand la famille se retrouve toute ensemble! Plutôt passionnée par les romans, collection « livre de poche » et « j’ai lu » de A.J Cronin, de Konsalik, de Pearl Buck, de Martin Gray,… elle s’enferme toute la journée pour dévorer ses livres. Par contre à l’extérieur, extravertie, très spontanée, elle s’entend très facilement avec les autres !

A l’âge de 16 ans, elle est allée voir un responsable du SIOB (Service de l’Information et Orientation) de l’Unesco, pour partager tout simplement son souhait de consacrer sa vie à œuvrer dans les actions sociales, aider les gens qui en ont besoin, sauver la vie des autres,…

Et parmi les cinq enfants, Aliette s’est distinguée par son dévouement à aider la mère dans ses rôles et fonctions de président de fokontany, les assemblées générales, les activités sociales, les tâches administratives, même dans les diverses élections présidentielles, législatives,…. Elle était par ailleurs, chargée de mobiliser et d’animer les jeunes du quartier.

Après le BAC, grande déception car pas de filière Psychologie à Madagascar … !

Aider d’abord la personne humaine à se construire

Aider la personne Consciente de l’importance capitale et du rôle déterminant de la femme au sein de la famille, être femme au foyer a toujours été pour Aliette un rêve de vie. S’occuper de la maison, assurer au mieux le rôle d’épouse, et celui de mère pour un bon départ dans la vie des enfants.

Cependant, incomprise par « tout le monde », le mari, les parents, la grande famille, les amis, d’une part et d’autre part, tellement sollicitée de tout part, elle décide en 1985, de s’engager dans le monde professionnel. Elle n’a jamais hésité de partager ce rêve, ce cher souhait à ses employeurs. Elle s’est quand même donnée corps et âme, durant une bonne vingtaine d’années, dans le monde rural.

Pourquoi ce choix du monde rural ? Contribuer pour le développement du pays, qui a sa population à 85 % agricole. Et, tout simplement pour « se rapprocher de la terre et de la nature». Et ceci à travers la foresterie et la gestion des ressources naturelles, le développement intégré, le développement durable, la socio-organisation, le renforcement de capacité des divers acteurs de développement.

Et ses responsabilités principalement orientées dans la coordination et l’évaluation de projet, ont permis à Aliette, de mener de profondes réflexions, relative au développement authentique de l’être humain. En effet, l’homme se situe au centre de toutes ces actions.

Aussi, se pencher particulièrement sur la personne humaine, une nouvelle orientation, a vu le jour au courant de l’année 2003. Construire d’abord, c'est-à-dire aider la personne humaine, à croître dans sa globalité, ses différentes dimensions, à savoir physique, mentale et psychologique, émotionnelle, spirituelle et en tant qu’être social.

« Donner plus de vie à la vie de l’être humain, il ne suffit donc pas d’exister, il faut vivre, oser s’affirmer. Rester bien debout au beau milieu des grosses vagues du temps moderne. Respect de soi. Respect des autres. Responsabilité dans toutes les actions. Commencer le changement par soi même,… ». Ca paraît évident et aller de soi ! Mais des faits concrets dans la vie quotidienne, à travers les quatre coins du monde, conduisent à reconnaître que ce n’est pas si évident que ça, c’est loin d’être acquis !!! Le monde s’éloigne de plus en plus de ces valeurs humaines tant prônées par nos parents et nos ancêtres. Le monde est de « moins en moins humain » !

En un point, accorder une priorité de base à la santé globale de l’être humain, pour un authentique développement personnel. Tout d’abord, aider la personne humaine à « s’élever », à être un homme « vivant et debout ».

Et seulement ensuite après, peuvent venir, tous les autres efforts et actions possibles et imaginables, comme faire venir des experts des quatre coins du monde, offrir des techniques améliorées et du matériel performant, offrir de l’aide en nature ou bien à travers des énormes sommes d’argent, conserver et protéger la nature, la faune et la flore,… pour aider à vivre mieux, à s’ épanouir, à mener une vie « décente ».

Aussi, s’est-elle énormément investi auprès des différentes personnes ressources, structures et entités oeuvrant déjà dans les domaine de la santé globale, des relations humaines, de l’éducation, de la protection de la mère et de l’enfant, de l’éthique familiale, du développement personnel. Et ceci, aussi bien à l’étranger que sur place, afin d’assurer au mieux sa contribution pour le bien être de l’humanité. Une nouvelle mission, plutôt une mission plus précise et plus claire, pour la deuxième moitié de la vie de Aliette.

Ce qui fait qu’actuellement, Aliette intervient avec beaucoup de conviction et détermination, auprès des enfants, des jeunes et également des parents, en milieu urbain comme en milieu rural.